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un écrivain. Elle émanait d'un jeune homme, marié, qu'une épouse venait brusquement de . Jusque-là, rien d'extraordinaire. Je lus attentivement la missive et au fur et à mesure de sa lecture un malaise grandissait en moi. Ou cet inconnu délirait, ou, plus innocent que je ne l'imaginais, il était en train de me une chose que je ne pouvais ni ni .
Vingt ans ont passé. Le jeune homme et sa folle demande reviennent constamment ma mémoire. Le roman ne fut pas écrit et mes brouillons de lettres ne partirent jamais. Il y a comme une nausée qui monte à chaque fois en moi : me d'être resté muet et impuissant face à une exigence insensée, comme devant la douleur d'un jeune inconnu, éperdu de chagrin.
Proclamé démiurge des lettres, l'immodestie m'envahit quelques instants, quant à à la suprématie de l'écriture sur le cours des choses : rien là pour me déplaisir ! Inconscient ou pas, c'est le rêve inavoué des écrivains : le flux des vies, que leurs mots parviennent au coeur d'inconnus afin que ceux-ci s'en aillent la matière-existence et la réduire à leurs désirs.
Je me sentais gourd, gêné de me acteur improbable d'une séquence de vie qui ne m'appartenait pas ! N'ayant pas encore accédé à la seconde page de la lettre de l'inconnu, j'allais vite que je n'étais pas au bout de mes surprises. Celle-ci, pour tout , me terrassa. Jamais on ne m'avait proposé un [url=http://www.aiwulao.com/forum.php?mod=viewthread&tid=352520]abercrombie and fitch Ligue 1 le roi Lyon est nu, les Girondins dansent[/url] tel marché. Insensé ! Confondu par sa na?veté, par l'extraordinaire croyance d'un lecteur au absolu des mots et du romanesque, je relus à plusieurs reprises l'unique phrase qui, à elle seule, était une extravagance, celle d'un homme meurtri liant son ultime et fol espoir à la chose la plus irrationnelle qui soit :
"Puisque vous avez su partir la femme que j'aime, écrivez, s'il vous pla?t, le roman qui la fera !"
Excusez ma [url=http://www.1855sacramento.com/peuterey.php]giubbotti peuterey[/url] brutalité, mais je suis persuadé que ma femme, rêveuse, imaginative et pour tout influen?able, est bien partie à cause de votre roman. C'est [url=http://www.mansmanifesto.com]www.mansmanifesto.com[/url] vous, en [url=http://www.1855sacramento.com/woolrich.php]woolrich bologna[/url] écrivant ce livre, qui l'avez fait me !"
est romancier et auteur-compositeur. Il a re?u le prix Médicis pour "La Dérive des sentiments" et le grand prix de la chanson de l'Académie fran?aise pour son [url=http://www.re-tek.co.uk/abercrombie.html]abercrombie and fitch[/url] oeuvre discographique. Dernier roman : "Je voudrais tant revenir", Seuil 2007). Dernier CD : "Rumeurs" (Barclay/Universal, 2007)
Que répondre à un être perdu ?
L?cheté ? Je n'en fis rien. Je ne me sentais pas de d'un coup sec toute l'espérance que ce gar?on projetait en moi. Il me fallait du temps. Tout en sachant l'échec annoncé d'une telle entreprise, je tentai d'ébaucher quelques lignes, un chapitre, deux chapitres, me torturant à quelle dramaturgie [url=http://www.achbanker.com/home.php]hollister[/url] délirante pourrait auprès de l'homme délaissé une femme en désamour. Velléités qui s'avérèrent absurdes et inutiles. Vaincu, à contre-coeur, [url=http://www.rathmell-arch.co.uk/hollister.html]hollister outlet[/url] j'abdiquai
Emu tout autant que fasciné par l'énormité de la demande, je rêvai d'être à même d'écrire le subtil récit qui mettrait fin au malheur d'un gar?on qui croyait, tout comme moi, à la puissance des phrases comme aux architectures romanesques. Dans un [url=http://www.rtnagel.com/louboutin.php]louboutin[/url] premier temps, je me proposai de lui écrire l'impossibilité d'exécuter ce qui m'était demandé. Il fallait , rien de pire que les faux espoirs, ces mises en ab?me dans le temps des croyants à qui on inculque que demain sera meilleur qu'aujourd'hui.
La lettre manuscrite disait à peu près [url=http://www.mansmanifesto.com]doudoune moncler[/url] ceci : "J'ai vingt-quatre ans et ma femme, enceinte de [url=http://www.rivaluta.it/css/moncler.html]moncler sito ufficiale[/url] trois mois, vient de me emportant avec elle une valise de ses seuls effets personnels. Ni mot de rupture ni explication, j'étais là, tétanisé par l'énormité d'une nouvelle désolante. Nulle dispute significative n'avait précédé une telle décision et je me trouvai perdu dans un tumulte, à la fois de tristesse et de colère. Petite précision : ma femme est allemande, Berlinoise, elle se prénomme Hanna. Désemparé, je restai plusieurs jours à un coup de fil, un signe, j'achetai un répondeur pour les heures du jour où je me trouvais absent. Puis, je commen?ai à l'appartement que nous habitions, je me mis à dans les placards, les tiroirs, les poches d'un manteau qu'elle avait délaissé, afin de un détail, un objet, quelque chose qui donnerait sens à ce que je pris, jusque tard, pour une fugue passagère.
J'avais repéré depuis son départ la présence, sur sa table de chevet, du dernier livre qu'elle ait lu, mais j'étais passé outre, n'entrevoyant là rien qui puisse être utile à ma quête du pourquoi. En désespoir de cause, je le pris en main, le feuilletai, puis, en dernier ressort, me décidai à le . Il s'agissait d'Océans, un roman de vous publié quelque temps auparavant. Je lus les aventures de votre héros Léo-Paul Kovski puis sa [url=http://www.rivaluta.it/hot/hogan.asp]hogan outlet[/url] rencontre et son mariage avec une jeune allemande, Eva, et cette promesse qu'ils s'étaient faite d' leur enfant, s'il s'agissait d'une fille, Ma?a, afin que son patronyme se transforme en Ma?a Kovski [url=http://bbs.ta365.com/forum.php?mod=viewthread&tid=5817928&fromuid=352157]abercrombie and fitch Opération Serval au Mali ou le choix du moindre mal[/url] : folle idée de jeunes amants. [url=http://www.astxt.com/home.php?mod=space&uid=1116218][/url] Bien m'a pris de , puisqu'à la fin du [url=http://www.eastscotinvest.co.uk/mulberry.html]mulberry outlet[/url] livre votre Eva - enceinte elle aussi - quitte son [url=http://www.rtnagel.com/airjordan.php]nike air jordan pas cher[/url] amoureux pour l', son pays d'origine. Comment alors ne pas le parallèle entre Hanna et Eva ?
Bigre ! Ce n'était pas rien d'être jugé responsable, et de surcro?t à distance, d'un deuil amoureux. L'accusation me bouleversait. Abasourdi que l'on me fasse la responsabilité d'une rupture, sonné de me complice d'une aventure qui n'était pas la mienne, imbriqué dans des vies qui m'étaient étrangères, j'étais pris entre abattement et orgueil.