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Entre les deux, il y a les collèges construits dans l'urgence. Ceux du type Pailleron, par exemple. Ils ressemblent à un amoncellement sobre de containers ou d'Algeco. Ils transpirent le [url=http://www.sandvikfw.net/shopuk.php]hollister outlet sale[/url] " en attendant mieux". Mais le mieux n'est pas encore arrivé...?Mon établissement a été construit en 1969. Il servait d'annexe au grand collège-lycée qui se trouve de l'autre c?té de la rue. Il est vite devenu indépendant au milieu des années 1970. C'est un collège de la massification, c'est un collège de l'espérance, de l'urgence. C'est la rémanence [url=http://www.mquin.com/giuseppezanotti.php]giuseppe zanotti sneakers[/url] d'une accélération éducative, de l'espoir du collège unique.
De cette mélancolie j'ai fait un cours " 2 en [url=http://megac.net/fukuoka/bbs/ichioshi/index.cgi]tiffany Un cheval de Troie po[/url] 1". C'est le premier cours de géo et d'éducation civique de 6ème. [url=http://www.thehygienerevolution.com/barbour.php]barbour paris[/url] Le paysage et l'organisation du collège. Je vais droit au but : notre collège est moche, petit, adossé au géant, et pourtant il a son histoire, un peu triste mais vaillante,?pleine d'espérance à laquelle, comme vous, j'ai participé. ?Nous déchiffrons le paysage comme un rébus de l'histoire de l'Ecole.?A la fin du cours, je suis attendrie. Je me surprends à aimer mon établissement.
En ?cours, ?en regardant par la fenêtre, je décèle dans le paysage ?les stigmates de cette tristesse. De l'autre c?té de la rue, le lycée (l'appartement des Guermantes, la RFA, le jardin mitoyen dans Peter Ibbetson), le "bon lycée", son caractère imposant, ses briques et ses exigences anciennes (aérer, éviter l'accumulation de dioxyde de carbone, lutter contre le tuberculose, faire entrer la lumière). De mon c?té, les faux plafonds sur des plafonds déjà bas, les rideaux?d’h?pital, ?des fenêtres qui ont d? être un jour d'une ouverture moderne (mais qui s'ouvrent difficilement), des néons qui s'allument de manière incohérente, le lino. ? Dehors la palissade qui a été construite il y a deux ans pour éviter les [url=http://www.rtnagel.com/louboutin.php]louboutin pas cher[/url] intrusions et les exfiltrations. Les temps sont durs. ?Et puis cet arbre. Je me souviens (ou crois me rappeler) que j'étais en 4ème quand on l'a planté. Certains jours, ?a m'émeut. D'autres, il me fait penser à l'Ecume des jours de Boris Vian. Je me dis que c'est mon sapin-collège-nénuphar qui m'étouffe et m'assigne à résidence. ?Je regarde par la fenêtre et suis mélancolique.
S'il s'était trouvé dans la chapelle de Roissy le 25 décembre 1886, il est peu probable que Paul Claudel e?t été touché par la foi. Il y a fort à parier, bien que je ne connaisse rien à la physique des accélérateurs de conversion, [url=http://www.mxitcms.com/abercrombie/]abercrombie milano[/url] ?que les airs du Magnificat et [url=http://www.rtnagel.com/airjordan.php]nike air jordan pas cher[/url] la pierre du second pilier de Notre Dame aient joué leur r?le.
Je pense souvent à Paul Claudel en contemplant mon établissement. Je pense aux grands [url=http://www.vivid-host.com/barbour.htm]barbour uk[/url] ?et vieux lycées parisiens, ?aux vieilles écoles primaires. Je pense aux hautes fenêtres, aux parquets en bois, aux coursives, aux sols carrelés qui rendent ces établissements vénérables (bien que difficiles [url=http://www.rtnagel.com/airjordan.php]jordan pas cher[/url] à surveiller). Leur?architecture ?et leur esprit, les souvenirs, les fant?mes et les années créent une ambiance particulière qui contribue à rendre l'enseignement plus évident. Les nouveaux établissements, [url=http://www.sandvikfw.net/shopuk.php]hollister sale[/url] plus lumineux, sont tout en courbes et en élégance : la circulation y est pensée, les espaces travaillés, ils sont le fruit d'une réflexion, d'une conception de l'architecture scolaire.
D'une matière rebelle, à condition d'y prêter attention, on peut cependant faire quelque chose. [url=http://www.1855sacramento.com/moncler.php]moncler outlet[/url] ?L'aspect même de mon collège me donne envie ?de lui redonner un sens, de lutter contre la gueule de bois des utopies, contre le renoncement. De le réenchanter. Sa mocheté est une motivation. Son histoire déprimante est une raison. ?L'architecture de l'établissement est la traduction d'une pensée pédagogique, d'une conception de l'éducation à laquelle je ne veux pas renoncer. Elle est le reflet d'une "habitude mentale" comme dirait Panofsky à propos des liens entre l'architecture gothique et la pensée?scolastique. [url=http://community.pen.io/discussion/28537/nike-air-jordan-pas-cher-lequipe-de-france-compte-sur-ses-individualites-pour]nike air jordan pas cher Léquipe de France compte sur ses individualités pour[/url] Là est sa force. Sa tristesse et sa grandeur.
J' ai été moi-même élève dans cet établissement. Je n'ai pas de mauvais souvenirs. Quand j'y suis retournée, il n'avait pas beaucoup changé. [url=http://www.vivid-host.com/barbour.htm]barbour uk outlet[/url] La techno a remplacé l'EMT et une salle informatique a d? être aménagée. En arrivant, je n'ai rien ressenti. Pas de grive, de pavés de saint Marc, pas de madeleine, pas d'air pour lequel je donnerai tout Mozart et tout Weber. Rien. Même le coup de "passer de l'autre c?té du bureau" n'a pas marché. J'ai tenté par tous les [url=http://www.booty-call.dk/profile.php?uid=6]hollister outlet sale A Professional SEO Service S[/url] moyens d'être nostalgique, l'architecture me refusait l'accès à tout sentimentalisme sincère. La chapelle de Roissy. C'est un établissement sans ?me, sans charme. Il est propre, bien tenu. Il n'est absolument pas sordide. Seulement, ?son histoire est celle [url=http://www.hollisterhanesmorgan.co.uk]hollister[/url] d'un espoir dé?u, d'un rêve inachevé resté en l'état. D'une?déception?non surmontée.
Cet attendrissement est un adjuvant. Les pierres et les souvenirs ne m'aident pas. Alain n'y a pas été professeur. Marcel Proust n'y a pas été élève. ?Son c?té sommaire et tassé me semble un obstacle. Le lieu ne donne pas envie d'apprendre. Ni même de faire cours. La?pérennité de la transmission ne s'inscrit nulle part, ni dans les murs, ni dans les meubles, ni dans les coeurs.?L'enthousiasme qui a présidé à la naissance de l'établissement est mort. Mais lui reste tel quel. Quarante ans après, il exprime le contraire de ce qui a suscité sa construction : il semble posé là, par hasard, sans raison apparente, sans fondations ni véritable piliers, sans tradition ni ?identité. Il est devenu le reflet de l'inertie et de l'anonymat du système éducatif. ?De ses aspects les moins accueillants et stimulants. C'est une "folie" architecturale, mémoire d'une époque glorieuse, sans extravagance ni style, ce qui est un comble.