www.dworekprzeznaczenia.fora.pl

sdgziq29i8

Philippe Schmitt, inquiet maintenant, est reparti avant la fin de l'office à la gare d'Orry-la-Ville. On l'y accueille gentiment. Le chef de gare n'a rien à , hormis un "problème" deux [url=http://www.sidegemeinde.com/peutereyoutlet.php]peuterey outlet[/url] stations plus loin, au terminus, à Creil. Il ne conna?t pas encore la nature du "problème" : deux voyageurs ont découvert une jeune fille agonisante.
A la gare de La Borne-Blanche, le colonel attend sa fille. C'est une petite station presque toujours vide. Pour sa part, le colonel préfère habituellement les Invalides, où il est affecté au service de [url=http://www.rtnagel.com/louboutin.php]louboutin[/url] presse du gouverneur militaire, par le train qui relie Senlis à la gare du Nord. Mais les Schmitt, originaires de Nancy, ont choisi ce coin de l'Oise, il y a quelques années, justement pour la ligne traversant ces petites villes aux faux airs de campagne. Leurs cinq enfants y ont été élevés dans le go?t de la chose militaire et dans la fréquentation des réseaux associatifs. Anne-Lorraine est l'a?née. Les deux gar?ons sont à Saint-Cyr et dans une école de sous-officiers, les jumelles dans un collège privé. Une éducation traditionnelle dans un univers protégé.
L'agression n'a duré que le temps qui sépare les deux stations. Dans la bagarre qui l'a opposé à la jeune fille, l'homme s'est blessé profondément à la cuisse. Il descend, titubant. Dans la rue, à quelques centaines de mètres de la gare, il sera retrouvé, évanoui, par des passants.
Le RER glisse vers Villiers-le-Bel, là où les [url=http://www.enjoy-everyday.com/cgi-bin/aska.cgi]www.corsodiesperanto.it/moncl[/url] barres HLM cèdent doucement la place aux premières petites maisons d'ouvriers. Dans quelques heures, deux jeunes gar?ons en minimoto seront tués par une voiture de , déclenchant une nuit d'émeute. Mais, pour l'heure, rien ne vient déranger l'atmosphère un peu morne des zones pavillonnaires.
Anne- Schmitt, 23 ans, allure sage et chevelure claire, ne prend le RER D que le , pour ses parents et la maison de son enfance, à Orry-la-Ville, près de Senlis, dans l'Oise. Vingt-cinq minutes de trajet depuis Saint-Denis, et voilà la cl?ture blanche, à quelques mètres d'un petit bois. Ce dimanche 25 novembre, cela fait trois semaines qu'elle n'y est pas revenue. Les cérémonies du 11-Novembre ont tenu son père, le colonel Philippe Schmitt, occupé, et les grèves des l'ont dissuadée de le parcours le week-end suivant.
, de la , au nord, jusqu'au Loiret, au sud. Quelque 160 km [url=http://www.tiu.ac.jp/seminar/hiwakizemi/aska/aska.cgi?phpmy=n-,tkm9x0q9j1jymhh3dnjkgkme]www.par5club.com/louboutin.ph[/url] de rails, 520 000 voyageurs par jour, un train toutes les sept minutes aux heures de pointe, soixante stations et presque autant de mondes différents. Des souvenirs de campagne, à Chantilly, des cités HLM en Seine-Saint-Denis, des zones pavillonnaires en Seine-et-Marne, et, au coeur du parcours, les trois plus gros centres névralgiques de la capitale : la gare du Nord, Ch?telet-Les Halles et la gare de Lyon.
La jeune fille a quitté vers 10 heures la Maison d'éducation de la Légion d'honneur, au coeur de Saint-Denis. C'est une école aux allures de collège anglais, avec ses jeunes filles en uniforme. Une enclave somptueuse au pied de la basilique qui sert depuis des siècles de nécropole royale, à l'écart des cités. En 2002, Anne-Lorraine y a étudié en hypokh?gne, avant de Po, à Lille. Maintenant qu'elle poursuit ses études [url=http://www.ttcarpets.co.uk]mulberry outlet[/url] de journalisme au Celsa, à Neuilly, elle est revenue vers la Légion d'honneur. Elle y dispose d'une chambre [url=http://www.riad-marrakesh.fr]www.riad-marrakesh.fr[/url] en échange d'une quinzaine d'heures de surveillance auprès d'une classe de terminale. Suivi des études du soir, du d?ner au réfectoire et du . Mais Anne-Lorraine préfère l'atmosphère intime de l'internat aux chambres des cités universitaires.
A la gare de Goussainville, Thierry Dève-Oglou, 44 ans, est monté dans la rame qui s'arrêtait devant lui, comme il le racontera plus tard aux gendarmes et à son avocat, Me Bendaoud. Manutentionnaire dans une PME, il rentre à Louvres, deux stations plus loin sur la ligne. Né à Montreuil, où il a passé son enfance, il est revenu , dans le Val-d'Oise, le pavillon ouvrier de ses parents, retraités de la RATP. De là, on aper?oit le RER et l'on entend les avions de Roissy, tout proche. C'est un homme un peu massif, discret et renfermé. Un habitué de la ligne. Il la prend chaque jour parce qu'il n'a pas son permis de . Peu d'amis, des revenus modestes, un frère, et une soeur commer?ante. Une histoire en apparence banale, mais une "tache" dans son parcours. En 1995, dans le même RER, il a violé une jeune femme. Arrêté, condamné par la cour d'assises de l'Oise à cinq ans de prison, dont deux avec sursis, il est ressorti en 1998 après purgé deux ans de détention, selon la règle normale des remises de peine. L'homme n'a jamais été suivi par la , mais il a retrouvé du travail et repris une vie sans histoires. Dans sa poche, il garde un couteau, un laguiole, qui lui sert le plus souvent à les caisses qu'il déplace dans son travail.
A l'école de journalisme, elle a d'abord fait figure [url=http://www.sidegemeinde.com/peutereyoutlet.php]peuterey sito ufficiale[/url] de rareté avec ses convictions chrétiennes assumées. Devant ses camarades, Anne-Lorraine a pris l'habitude de défendre sa foi, "combative comme le sont les minoritaires", sourit le Père Pascal-André Dumont, qui encadre les séances de prière lorsqu'elle se rend à Candé. Quand les étudiants se disputent les stages dans les grands journaux, elle a choisi de s' sur les ondes de la très catholique , puis d'écrire dans Valeurs actuelles, un hebdomadaire très marqué à droite.
La nouvelle du meurtre tombe en fin d'après-midi, presque en même temps que l'annonce des émeutes de Villiers-le-Bel. Alors qu'une partie de la jeunesse se décha?ne dans ces quartiers, la s'empare de l'affaire du RER. , quatre jours plus tard, évoque à la télévision "un prédateur", rappelant son projet de loi visant à une peine de s?reté aux récidivistes. Sur Internet, le visage de la jeune fille catholique résistant à son violeur devient un symbole. Des sites d'extrême droite font d'Anne-Lorraine la victime d'un "délinquant immigré". Dans son bureau des Invalides, le colonel Schmitt en est accablé : "Ma fille aurait détesté ce genre d'amalgame. [url=http://www.ebay.com/itm/aw-cgi-/160623306404?clk_rvr_id=401952862072]www.tagverts.com/barbour.php [/url] Cet homme est d'abord un détraqué."
Sur cette ligne, la plupart des voyageurs descendent avant les premières zones pavillonnaires. Anne-Lorraine Schmitt et Thierry Dève-Oglou sont seuls dans leur wagon. A Louvres, il devrait . Il se ravise, pourtant. La rame est repartie pour les six minutes de parcours qui séparent Louvres de Survilliers, et le voici qui vient vers la jeune fille. Aux [url=http://www.rtnagel.com/airjordan.php]nike air jordan pas cher[/url] gendarmes, qui l'interrogeront plus tard, il avouera qu'il a eu "un flash". Il réclame brutalement une fellation. Anne-Lorraine tente de se . Il lui assène plusieurs coups de couteau, dont au moins un, au coeur, est mortel.
Sur le quai, Anne-Lorraine ne se trouve pas parmi les trois passagers qui descendent. Le colonel va être en retard pour la messe, il part en pensant qu'elle finira bien par . Mme Schmitt, soucieuse, a tout de même téléphoné à la maison de la Légion d'honneur. La directrice, , monte jusqu'à la chambre de la jeune fille. Il y a sur les murs des dizaines de photos et une tasse de thé encore à moitié pleine. Par acquis de conscience, elle visionne la vidéo de surveillance au-dessus de la porte d'entrée de l'école. On [url=http://www.marrakech-hotel.fr]hollister france[/url] y distingue la silhouette de l'étudiante, dans son manteau sombre.
Le 1er décembre, à la cathédrale de Senlis, près de 1 500 personnes participent à une messe en mémoire de l'étudiante. Dans l'assistance, deux ministres, des officiers, des scouts, des étudiants en journalisme et les jeunes filles en uniforme de la Légion d'honneur. A quelques centaines de mètres de là, sur la ligne D, le RER poursuit son va-et-vient ouaté.
Matin et soir, se presse sur la ligne D du RER la foule lasse des employés, des serveurs de bistrots, des ouvriers d'entrep?ts de la banlieue parisienne. Les conducteurs se plaignent souvent d'être totalement seuls à la tête de rames longues d'une vingtaine de . La SNCF a placé la ligne en tête de liste de ses parcours à fort taux de délinquance. Le samedi, on y monte pourtant en ou en bande de copains pour le coeur de la capitale. Mais le dimanche, lorsqu'on a passé les pavillons de Goussainville, à quelques kilomètres de Paris, le train presque vide prend des allures d'express de campagne.
Ce matin, elle [url=http://www.davidhabchy.com]barbour sale[/url] doit son père pour la messe avant le déjeuner. C'est une fille solide, chaleureuse et très croyante. Pour tout , assez différente des jeunes gens de sa génération. "Un peu tradi et très catho", souriait-elle parfois. L'été précédent, elle est allée avec ses amies à Lourdes. Régulièrement, on la voit aux retraites de la communauté de Saint-Martin, à Candé, dans le Loir-et-Cher, dont elle a connu les prêtres lors des Journées mondiales de la jeunesse.
A la gare de Saint-Denis, elle [url=http://www.mxitcms.com/abercrombie/]abercrombie milano[/url] est donc montée dans la deuxième voiture, au premier étage. De là, la lumière est plus claire et le regard peut s'étendre par-dessus les pavillons et les HLM. Sur [url=http://www.wiis.fr]louboutin[/url] les remblais de béton, les tags colorés [url=http://www.wiis.fr]louboutin pas cher[/url] défilent le long de la voie jusqu'à [url=http://www.rtnagel.com/louboutin.php]louboutin pas cher[/url] Sarcelles. A ses amies, Clotilde, Marie et Claire, a parfois confié qu'elle n'aime pas beaucoup cette ligne que les voyageurs appellent entre eux "le RER poubelle". Mais c'est une fille de militaire, ancienne cheftaine des Scouts d'. Elle n'a pas peur de grand-chose, si ce n'est du matérialisme des s modernes, qu'elle rejette farouchement.