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Entre un second groupe, à peine plus vieux, entre 15 et 17 ans. L'un des jeunes tend sa carte de réduction familiale.
– Mais je sais, c'est une vanne !
– Bien s?r que je connais [url=http://www.jeremyparendt.com/Barbour-Paris.php]barbour pas cher soldes[/url] Berlioz. Mieux que vous !
Ce n'est pas comble. Le film est à l'affiche depuis deux [url=http://www.sidegemeinde.com/peutereyoutlet.php]peuterey sito ufficiale[/url] semaines, c'est la dernière séance : "Nous n'avons jamais refusé de monde"– confie l'ouvreur, mais la salle de 190 places a toujours accueilli au moins 140 personnes "ce qui est un très bon remplissage pour notre cinéma".
–"4,50 euros. A moins que tu aies moins de douze ans ?"
– Ah oui, de quel b?timent ?
Nous sommes à [url=http://www.fibmilano.it]woolrich[/url] la fin du film. Nouvel entretien d'embauche. Driss est toujours noir, son C.V n'est toujours pas reluisant. Mais désormais, il conna?t les codes qui rassurent les recruteurs. Plus qu'avec son "pragmatisme", il sait qu'il séduira davantage en évoquant Goya ou un alexandrin, même pour un boulot de livreur. Le voilà ma?tre des codes du quartier comme de ceux [url=http://www.rtnagel.com/airjordan.php]nike air jordan pas cher[/url] des beaux quartiers. Il triomphe.
–"C'est Intouchables monsieur qui se joue ?"
Fin de la séance. La salle a ri à l'unisson pendant 1 h 52. Et quand débute le générique, ce sont les jeunes du premier rang qui lancent les applaudissements, un tonnerre d'applaudissements. Ils sortent exaltés : "C'est violent ! C'est mortel ! C'est à revoir 4 fois minimum ! ?a donne une bonne image des jeunes de cité !" Un héros qui leur ressemble, vu avec bienveillance par 10 millions de spectateurs... Ils peinent à y croire.
– Vous connaissez Berlioz ?
Le cinéma de La Courneuve se trouve à quelques pas de la mairie. "L'Etoile" est une salle d'art et d'essai. Bient?t, elle rediffusera Les 400 coups de Fran?ois Truffaut. Et récemment, un karaoké était organisé autour du film Peau d’?ne de Jacques Demy. Ce lundi soir, nous n'étions venues voir ni l'un ni l'autre, mais découvrir au milieu des Courneuviens, la sensation du moment, adulée par le public avec plus de 9,5 millions d'entrées.
–"J'ai douze ans, juré !" tente l'adolescent, les yeux enj?leurs.
– "Pour lui, lui et lui"
Réponse affirmative.
Les ados se sont mis devant. Comme souvent lors des spectacles courneuviens, ils se sont séparés : il y a les rangs de filles et les rangs de gar?ons. Une bande de mamies à mises en plis s'est installée en carré, sur toute la partie droite. Couples et familles avec enfants d'une dizaine d'années [url=http://www.fibmilano.it]woolrich outlet[/url] se [url=http://www.thehygienerevolution.com/hollister.php]hollister france[/url] sont répartis dans les autres rangs.
– Mais je suis un spécialiste de Berlioz !
Avertissement - suite à remontrances de lecteurs : cet article dévoile certains moments du film !
– (Sourire). "Non mais il faut une pièce d'identité, et ce n'est pas avec moi qu'il faut voir, c'est avec le caissier..."
Quelques minutes plus tard, Philippe, le tétraplégique dont s'occupent trois personnes, s'adresse à Driss, le bénéficiaire d'allocations ch?mage : "Comment vous vivez l'idée d'être assisté ?" avec toute la hargne d'un élu UMP en lutte contre la fraude sociale. Réponse de Driss dans un sourire : "?a va merci, et vous ?"
A.L
Une demi-heure avant la projection, les premiers spectateurs se pressent déjà. 5,50 euros le billet plein tarif, 4,50 euros le tarif réduit, et des abonnements jeunes qui permettent d'entrer pour 2,50 euros. Les jeunes justement, les voilà. Ils sont 4 : deux achètent leur places, [url=http://park16.wakwak.com/~sakura2nd/cgi-bin/yybbs.cgi%3Fpage%3D60]hollister Approfitta Delle In[/url] deux repartent en s'animant ostensiblement :"Eh mais c'est trop cher, tu crois que je vais payer ?a, moi ?" Quelques minutes après, l'un des deux revient, et de son sourire le plus innocent, essaye de charmer celui qui déchire les billets en haut des escaliers :
Les [url=http://www.mxitcms.com/abercrombie/]abercrombie milano[/url] ados passent plusieurs minutes à négocier auprès d'un caissier compréhensif mais un peu inquiet : "Et dites-moi, vous n'allez pas me mettre le bordel dans la salle ?" "Promis !" répondent les jeunes en ch?ur. Ils semblent trouver un compromis. Gagnent la salle en souriant, où ils s'installent dans [url=http://www.99your.com/home/space.php?uid=359301&do=blog&id=1214968]woolrich sito ufficiale Methods To Grow To Be An E[/url] les tout premiers rangs.
Lire la critique du Monde : "
Ici ni pub, ni bande-annonce, le film commence.
Une course-poursuite entre une voiture puissante conduite par un jeune de banlieue et plusieurs véhicules de police. Premiers rires. Ils s'étoffent quand les policiers sont trompés par les deux héros complices qui en font leur escorte. Un vrai fantasme pour les jeunes spectateurs, qui n'ont pas encore le permis.
– "Alors j'en tamponne combien ?"demande le caissier.
– Avant d'être un quartier, c'est un compositeur célèbre, enfin !
Arrivent les scènes qui ont décha?né la colère des critiques : on moque l'art contemporain, on ridiculise l'opéra. La scène du baryton en costume d'arbre emporte la salle dans un fou rire absolu.
– "Ah mais non c'est une carte de réduction familiale, c'est juste pour les gens de la même famille..."
Chaque fois que les jeunes spectateurs reconnaissent leur réalité, on les sent s'animer. Driss qui partage son kebab-frites avec ses copains, en bas de chez lui. Driss qui prend le . Driss qui "tient le mur" en bas de son immeuble. Ils chuchotent à chaque apparition du petit frère, adolescent de [url=http://www.gotprintsigns.com/abercrombiepascher/‎]abercrombie soldes[/url] leur ?ge, qui fricote avec . Mais dès qu'appara?t la mère, femme de ménage fatiguée, tout le monde se tait. Et lorsque Driss raconte sa propre histoire d'enfant "donné" [url=http://www.rtnagel.com/louboutin.php]louboutin pas cher[/url] par ses parents à sa tante, le silence est absolu. Ceux qui ne connaissent pas les quartiers y verront peut-être une incongruité. Mais c'est une réalité qu'une Courneuvienne mauritanienne nous a décrite mot pour mot pas plus tard que cet été.
– "Et c'est combien l'entrée ?"
Changement de décor : un chic appartement parisien, et l'angoisse de l'entretien d'embauche. Mais surprise, ici ce sont les blancs dipl?més qui [url=http://www.sidegemeinde.com/peutereyoutlet.php]peuterey outlet[/url] sont ridicules, et le jeune noir, beau parleur, au [url=http://www.marrakech-hotel.fr]hollister[/url] ch?mage qui tire son épingle du jeu. Si seulement... Premier dialogue entre le riche tétraplégique et le banlieusard :
La salle est [url=http://www.par5club.com/louboutin.php]louboutin pas cher[/url] hilare. A La Courneuve, , , , , Verlaine sont autant de b?timents et de cages d'escalier. Le jeune Driss prend le pouvoir : lui conna?t les deux sens du nom de Berlioz et fait de l'humour, Philippe, [url=http://cgi.ebay.co.uk/350W-SHEEP-GOATS-SHEARING-CLIPPER-WOOL-SHEARS-RRP899new-/290398329820?pt=LH_DefaultDomain_0&hash=item439d16dbdc]hollister outlet sale The Gre[/url] le bourgeois cultivé, devient l'ignorant. Les jeunes exultent.